Lionnerie
Tout le populaire se dressa Sur ses dix doigts de pied dans un étrange ébahissement.
L’ÉVÊQUE HALL. – Satires.
Je suis, – c’est-à-dire j’étais un grand homme ; mais je ne suis ni l’auteur du Junius, ni l’homme au masque de fer ; car mon nom est, je crois, Robert Jones, et je suis né quelque part dans la cité de Fum-Fudge.
La première action de ma vie fut d’empoigner mon nez à deux mains. Ma mère vit cela et m’appela un génie ; – mon père pleura de joie et me fit cadeau d’un traité de nosologie. Je le possédais à fond avant de porter des culottes.
Je commençai dès lors à pressentir ma voie dans la science, et je compris bientôt que tout homme, pourvu qu’il ait un nez suffisamment marquant, peut, en se laissant conduire par lui, arriver à la dignité de Lion. Mais mon attention ne se confina pas dans les pures théories. Chaque matin, je tirais deux fois ma trompe, et j’avalai une demi-douzaine de petits verres.
Quand je fus arrivé à ma majorité, mon père me demanda un jour si je voulais le suivre dans son cabinet.[...]
Edgar Allan Poe - Эдгар Аллан По - إدغار آلان بو