Le trésor de M. Brisher
– Vous ne sauriez choisir avec trop de soin la personne que vous épouserez, déclara M. Brisher, tandis que ses doigts boudinés caressaient méditativement la barbe qui dissimulait son absence de menton.
– C’est pour cela que… aventurai-je.
– En effet ! approuva M. Brisher, hochant significativement la tête, avec une expression solennelle dans ses yeux gris-bleu aux paupières chassieuses, et il m’envoya, en se penchant vers mon oreille, une haleine empuantie d’alcool. – Il y a des tas de femmes que je pourrais vous nommer, ici, dans cette ville, qui ont essayé de m’engluer… pas une n’a réussi, pas une.
J’inspectai, d’un coup d’oeil, la mine rubiconde, l’avantageuse rotondité de M. Brisher, le majestueux laisser-aller de son accoutrement, et je poussai un soupir en songeant qu’à cause de l’indignité des femmes, il était condamné à être le dernier de sa race.[...]
Herbert George Wells - Герберт Джордж Уэллс - هربرت جورج ويلز